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Ahurissante anabase

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17 avril 2006

Dernier tango à Paris (retouche)

Peut-on parler de Last tango in Paris sans aborder le personnage féminin, lien entre les pôles masculins du film ? On oubliera d'ailleurs le personnage de Léaud, surjoué, abandonné de la grâce des Doisnels.

Maria Schneider offre un personnage dont le paradoxe ne peut être saisi qu'aujourd'hui. Elle entraîne beaucoup d'excès, notamment de la part de Brando (Léaud lui a assez l'air de s'en foutre - et n'est-ce pas lui qui a, au final, raison ? - mais j'anticipe). En effet Maria Schneider propose un personnage féminin assez banal : beauté banale, jeunesse banale, intelligence banale qui passe étrangement aujourd'hui. Le canon actuel de l'actrice de cinéma a furieusement changé. Aujourd'hui Bertolucci tourne avec Liv Tyler (Beauté volée) ou Eva Green (Innocents The Dreamers). Maria Schneider évoque une Bardot bouffie ayant pour consigne d'improviser Bambi.

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Cependant quelques secondes plus tard, tout change, elle sourit et peut devenir cette créature de perdition, topos du cinéma contemporain.

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Est-ce pour mimer la vie où la femme aimée oscille entre ces deux pôles - t'es moche, t'es belle - ou est-ce une contrainte liée à l'histoire de nos sociétés ? N'en sommes-nous pas à une époque trouble où la pub nous a puissamment formaté en filtres immédiats mais impitoyables, rejetant ce qui s'écarte de la norme inconditionnelle, l'injonction faite aux femmes d'être sexy (sois vulgaire, sportive, conne ou bruyante, si tu es sexy, alors tout va bien).

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Ahurissante anabase
  • Très peu de notes, beaucoup d'images, aucun son sinon celui pénible de votre ordinateur (Adblock fait sauter le bandeau publicitaire au-dessus du titre). De la difficulté d'échanger jeunesse contre intelligence, beauté contre lucidité.
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